
Le 11 février 2025, la municipalité de Montpellier a pris une décision marquante en adoptant une délibération interdisant l’utilisation d’animaux sauvages dans les tournages de films et de séries sur son territoire. Cette interdiction a été votée à l’unanimité par le conseil municipal, dans un contexte où la question du bien-être animal, notamment dans l’industrie du spectacle, suscite de plus en plus de débats.
Une initiative de plus en plus nécessaire
Cette décision s’inscrit dans une série d’initiatives visant à protéger les animaux, après plusieurs incidents sur des plateaux de tournage où des animaux sauvages ont été maltraités. Ces dernières années, des révélations concernant la souffrance d’animaux utilisés pour des scènes de films ont choqué le public. Parmi ces incidents, on a pu observer des cas où des animaux étaient battus, mal nourris, ou forcés à accomplir des gestes anormaux pour les besoins du cinéma.
Des images marquantes ont montré un ours battu à coups de matraque, un ourson frappé jusqu’à l’évanouissement, ou encore une chouette morte dont le cadavre était utilisé comme un simple objet de décor. Ces révélations ont mis en lumière les pratiques parfois cruelles auxquelles sont soumis certains animaux dans l’industrie cinématographique.
Le rôle du maire adjoint à la condition animale
La délibération a été soutenue par Eddine Ariztegui, adjoint au maire de Montpellier, délégué à la condition animale et co-président du Parti Animaliste. Très engagé sur la question du respect des droits des animaux, il a exprimé son indignation face à ces pratiques cruelles en déclarant :
« Il est inacceptable que des animaux soient soumis à de telles violences simplement pour satisfaire les besoins d’un tournage ».
Eddine Ariztegui a également ajouté que cette interdiction visait à protéger les animaux sauvages contre l’exploitation dans l’industrie du divertissement, où leur bien-être est trop souvent négligé. Il a précisé que cette mesure s’inscrit dans un mouvement plus large visant à sensibiliser à la souffrance des animaux, en particulier ceux utilisés pour des spectacles, que ce soit au cinéma, dans les cirques ou dans d’autres formes de divertissement.
Une législation en avance
La nouvelle réglementation à Montpellier fait de la ville l’une des premières en France à prendre une position aussi ferme contre l’utilisation d’animaux sauvages dans les productions audiovisuelles. Jusqu’à maintenant, la question de l’utilisation des animaux sauvages dans les films était régie par des protocoles de sécurité et de bien-être, mais aucune interdiction formelle n’avait été instaurée à l’échelle locale. Ce sont les préoccupations croissantes sur les conditions de vie de ces animaux sur les plateaux de tournage qui ont conduit à l’interdiction municipale.
À l’échelle nationale, des législations commencent également à évoluer. Plusieurs villes, à travers le monde, ont déjà mis en place des interdictions similaires. De plus, certains pays ont adopté des lois plus générales interdisant l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques et autres spectacles itinérants.
Un modèle à suivre ?
L’adoption de cette mesure à Montpellier a pour objectif de sensibiliser davantage le public et les professionnels du cinéma à l’importance de recourir à des alternatives moins nuisibles pour les animaux, comme l’utilisation d’effets spéciaux, de technologies numériques, ou encore de figurants animaliers. Ce modèle pourrait, espère Eddine Ariztegui, inciter d’autres municipalités et régions à suivre cette voie et à créer un précédent pour l’interdiction des animaux sauvages dans le domaine du cinéma et des productions audiovisuelles.
Le Parti Animaliste, dont Ariztegui est co-président, a salué cette avancée, en précisant que la prochaine étape devrait être l’instauration d’une législation nationale interdisant de manière uniforme l’utilisation des animaux sauvages dans l’industrie du cinéma, comme cela a été fait pour les cirques en 2021.
Une victoire pour les défenseurs des animaux
Pour les défenseurs des animaux, cette décision constitue une véritable victoire, mettant en lumière la nécessité de repenser la façon dont nous traitons les animaux dans l’industrie du spectacle. Au-delà de l’aspect symbolique de cette interdiction, elle soulève également des questions sur les pratiques de l’industrie cinématographique en général. Beaucoup d’observateurs soulignent que les animaux ne doivent pas être exploités comme des objets ou des outils pour divertir, mais être respectés pour leur bien-être et leur dignité.
La décision de Montpellier intervient alors que les critiques sur l’utilisation des animaux dans les films et les séries se font de plus en plus entendre. La sensibilisation à la question du respect des animaux et de leurs droits s’est accrue, et de nombreuses organisations militent pour que des pratiques plus humaines et éthiques soient mises en place.
En conclusion l’interdiction des animaux sauvages dans les tournages de films et de séries à Montpellier marque un tournant dans la protection des animaux dans l’industrie du divertissement. Elle reflète un changement dans la perception des animaux, qui ne sont plus considérés comme de simples outils au service du spectacle, mais comme des êtres sensibles qui méritent d’être traités avec respect. Cette décision pourrait inspirer d’autres villes et régions à adopter des mesures similaires et contribuer ainsi à un avenir où les animaux sauvages ne seront plus exploités dans l’industrie cinématographique.
Il reste à espérer que cette initiative prendra de l’ampleur et encouragera les cinéastes à imaginer des alternatives créatives pour remplacer l’utilisation d’animaux dans leurs productions.